1.Tea For Two(Vincent Youmans)3:00
2.(Back Home Again In) Indiana(James F. Hanley)4:31
3.Shine (aka S-H-I-N-E)(Ford Dabney)11:11

13/06/2011

Citations #3 / Quotations #3

français / english

Joe Segal:
Il y a, dans presque chaque majeur pôle musical, à travers le pays, une relativement petite poignée de créateurs connus comme des "musiciens pour musiciens", pour lesquels, chaque fois qu'ils en ont l'opportunité, la majorité des plus connus des artistes de jazz font des détours pour aller les écouter ou jammer avec eux.
Chicago, en particulier, a été capable de produite un bon nombre de cette espèce rare de musiciens. Feu le batteur Ike Day était l'un de ceux pour lesquels tous les principaux percussionnistes actuels, dont le nôtre pour cette session, Max Roach, allaient s'asseoir et écouter intensément. Un autre est le bassiste Wilbur Ware (apparaissant sur le nouveau Blue Note LP 1536 de J. R. Monterose, avec un autre Chicagoan, le trompettiste Ira Sullivan), très apprécié de Thelonious Monk. L'ex-trompettiste de Hines et d'Eckstine, Gail Brockman, et feu le guitariste Ronnie Singer en sont deux autres. Parmi les saxophonistes, Johnny Griffin, pour beaucoup, est considéré comme "le meilleur!".
texte de pochette de Introducing Johnny Griffin (Blue Note LP 1533)

Joe Segal:
There is, in most every major music center, throughout the land, a relatively small handful of creators known as "musicians' musicians", whom, whenever they have the opportunity, the majority of better-known jazz artists go out of their way to listen to or jam with.
Chicago, in particular, has been able to produce quite a few of this rare type of musician. The late drummer, Ike Day, was one to whom all the major jazz percussionists of today, including ours for this date, Max Roach, would sit and intensively listen. Another is bassist, Wilbur Ware (featured on the new J. R. Monterose Blue Note LP 1536, with another Chicagoan, trumpeter Ira Sullivan), of whom Thelonious Monk is particularly fond. Ex-Hines/Eckstine trumpeter, Gail Brockman, and the late guitarist, Ronnie Singer, are two others. Among saxophonists, Johnny Griffin, by many, is considered to be "the man!".
liner notes from Introducing Johnny Griffin (Blue Note LP 1533)

23/02/2011

Enregistrement #1 / Recording #1

français / english

L'enregistrement en haut de cette page est un des rares enregistrements connus de Ronnie Singer, et probablement le seul de lui jouant du jazz. On l'y entend en quintet à New-York prendre de longs chorus bebop sur des standards de l'époque swing. Le sommet de ces bandes est les échanges de quatre mesures sur Shine avec ce trompettiste inconnu (d'après Phil Grenadier, peut-être Don Joseph ou Don Fagerquist). Le solide trio piano-contrebasse-batterie qui les accompagne est aussi inconnu. Son style est comparable à Jimmy Raney ou Tal Farlow dans la fluidité du discours, bien que ses phrases soient différentes et très personnelles. Une copie des bandes (d'un bienfaiteur inconnu) appartenait à feu le guitariste Jimmy Gourley (de Saint Louis, Missouri), contemporain et ami de Ronnie Singer, qui le considérait comme sa plus grande influence, devant Jimmy Raney et Charlie Christian.
Mise à jour (23/02/11): Grâce à Blue Eyes, les bandes ont été baissées d'un demi-ton, elles tournaient trop vite lors de la numérisation. Le son est plus confortable, le timbre plus proche de la réalité; et les morceaux sont maintenant dans des tonalités logiques: Tea For Two en Sol, Indiana en Fa et Shine en Mi bémol.

The recording on top of this page is one of the rare recordings known of Ronnie Singer, and probably the only one of him playing jazz. We can hear him in a New-York-based quintet taking long bebop choruses on standards from the swing era. Highlight of these tapes is the four-bar chases on Shine with this unknown trumpet player (according to Phil Grenadier, maybe Don Joseph or Don Fagerquist). The steady piano-bass-drums trio supporting them is also unknown. His style is comparable to Jimmy Raney or Tal Farlow in the fluency of the language, though his phrases are different and very personal. A copy of the tapes (from an unknown benefactor) were belonging to the late great guitarist Jimmy Gourley (from Saint Louis, Missouri), contemporary and friend of Ronnie Singer, who considered him as his greatest influence, ahead Jimmy Raney and Charlie Christian.
Update (23/02/11): Thanks to Blue Eyes, the tapes have been lowered by a semitone, they were playing too fast during numerizing. The sound is more confortable, the timbre closer to reality; and the tunes are now in logical keys: Tea For Two in G, Indiana in F and Shine in Eb.

Téléchargez cet enregistrement / Download this recording
1.Tea For Two(Vincent Youmans)3:00
2.(Back Home Again In) Indiana(James F. Hanley)4:31
3.Shine (aka S-H-I-N-E)(Ford Dabney)11:11

16/01/2011

Relevé #1 / Transcription #1: Tea For Two

Le relevé de Tea For Two est en ligne: cliquez ici

The transcription of Tea For Two is online: click here

11/01/2011

Biographie / Biography

Ronnie Singer sur Wikipédia
D'après sa famille, Ronnie Singer jouait aussi très bien du vibraphone et du saxophone, et pilotait un petit avion.

Ronnie Singer on Wikipedia
According to his family, Ronnie Singer also played vibraharp and saxophone very well, and flew a small airplane.

Citations #2 / Quotations #2

français / english

Harry James:
"[Ronnie Singer] est le meilleur guitariste que j'aie jamais entendu."

Lou Levy:
"[Ronnie Singer] est une des grandes pertes... Il aurait été un des plus grands de tous les temps."


Harry James:
"[Ronnie Singer] is the best guitarist I ever heard."

Lou Levy:
"[Ronnie Singer] was one of the great losses... He would have been one of the all-time greats."

10/01/2011

Citations #1 / Quotations #1

français / english

Jimmy Gourley:
"J'ai beaucoup appris de [Jimmy Raney]. Il était fantastique. Tout y était déjà. Il m'a énormément influencé. Mais il y avait aussi un autre guitariste de Chicago qui était l'égal de Jimmy. Personne ne le connaît car il est mort très jeune. Il s'appelait Ronnie Singer. Il a joué avec Artie Shaw. Ces deux gars étaient extraordinaires. Et on était toujours ensemble ; et lorsqu'on ne travaillait pas on se réunissait pour écouter des disques... ou pour fumer...
Comme je n'avais pas joué pendant deux ans [à cause de l'armée], j'ai vraiment ressenti le fossé qui me séparait d'eux.
Je n'étais pas très fort en harmonie mais je ne m'en étais jamais rendu compte jusqu'au jour où je les ai rencontrés. C'est alors devenu évident. J'ai vu ce qu'il me fallait faire pour atteindre un certain niveau. Souvent inconsciemment mais aussi parfois consciemment, j'ai piqué le jeu de Jimmy et de Ronnie.
Pour avoir accès à la pensée musicale, il fallait d'abord vaincre les difficultés techniques. Et moi je ne parvenais pas à m'extérioriser aussi bien que je l'aurais voulu parce que j'apprenais. Je n'étais pas libre. Jimmy, Ronnie, Lou [Levy] l'étaient, eux, et comme on se réunissait tout le temps, ça m'a beaucoup aidé. Il y avait une atmosphère extrêmement fertile qui nous rendait très conscients de la musique.
J'ai appris beaucoup par Jimmy Raney. Pas en prenant des leçons, mais en le regardant. Ronnie Singer avait deux ans de moins que nous. Quel talent! C'était incroyable! Il était aussi fort que Jimmy Raney que j'adorais, mais je trouvais Ronnie plus lyrique. Quand j'ai rappelé cela à Lou, bien des années plus tard, il m'a dit: « C'est parce qu'il était juif! »
Un jour, j'avais invité Ronnie à la maison, je l'avais laissé quelques instants, seul avec ma mère. A mon retour, il m'a dit: « Ta mère n'aime guère les Juifs! » J'étais furieux, je suis allé trouver ma mère pour la sermonner et elle a eu le culot de me répondre: « Je ne pensais pas qu'il était juif, il n'a pas l'air juif! » Elle était très raciste, et à la fin de sa vie cela a empiré, elle disait même du mal des Irlandais alors que nous avons des origines en partie irlandaises!
Ronnie m'a appris à jouer Half Nelson [de Miles Davis] dans l'aigu. Chuck Wayne pensait que ça se jouait une octave plus bas. Je l'ai envoyé promener... Il y a des mecs bizarres.
Et finalement Ronnie est parti à New York dans l'orchestre d'Artie Shaw. Mais il se droguait avec sa femme, c'était la grande époque de l'héroïne: on les a retrouvés morts tous les deux, dans une chambre d'hôtel, ils s'étaient suicidés!"


Jimmy Gourley:
"I've learned a lot from [Jimmy Raney]. He was fantastic. Everything was there yet. He influenced me a lot. But there was also another guitarist from Chicago who was Jimmy's equal. No one knows him because he died very young. His name was Ronnie Singer. He played with Artie Shaw. These two guys were extraordinary. And we were always together ; and when we weren't working we would gather to listen to records... or to smoke...
As I haven't been working for two years [due to the army], I really felt the gap separating me from them.
I wasn't very strong in harmony but I never realised it until the day I met them. I then became obvious. I saw what I needed to do to reach a certain level. Often unconsciously but also sometimes consciously, I pinched from Jimmy's and Ronnie's playings.
In order to have access to musical thought, one must overcome technical difficulties. And I couldn't express myself as good as I wanted to because I was learning. I wasn't free. Jimmy, Ronnie, Lou [Levy] were, and as we gathered together all the time, it helped me a lot. There was and extremely fertile atmosphere that made us very aware of the music.
I've learned a lot by Jimmy Raney. Not by taking lessons, but by watching him. Ronnie Singer was two years younger than us. What a talent! It was unbelievable! He was as strong as Jimmy Raney who I adored, but I found Ronnie more lyrical. When I recalled that to Lou, several years later, he told me: « That's because he's jewish! »
One day, I invited Ronnie to my place, I let him a few moments, alone with my mother. When I came back, he told me: « Your mother doesn't like Jews! » I was furious, I went to find my mother and sermonise her and she had the nerve to answer: « I didn't think he was jewish, he doesn't look jewish! » She was very racist, and at the end of her life it got even worse, she even said evil of Irish people even though we were partially Irish descendants!
Ronnie teached me to play [Miles Davis's] Half Nelson in the high register. Chuck Wayne thought it was to be played an octave lower. I brushed him off... There are weird guys.
Then finally Ronnie left to New York with Artie Shaw's orchestra. But he druged himself with his wife, it was heroin's big time: they were both found dead, in a hotel room, they killed themselves!"

Photo #2


cliquez sur la photo pour l'agrandir / click on the photo to enlarge it

Sur cette photo, Ronnie Singer joue sa guitare Gibson ES-150 Custom (couleur noire) avec micro simple bobinage barrette "Charlie Christian" avec un amplificateur Gibson EH-185. Musiciens et date inconnus (a priori début des années 50). L'étiquette sur le vibraphone lit "Joe Burton Trio", le pianiste est Joe Burton (de Chicago lui aussi). Bassiste inconnu. Ronnie Singer jouait aussi du vibraphone donc il est possible qu'il en ait joué dans cet orchestre.

On this photo, Ronnie Singer plays his Gibson ES-150 Custom (ebony finish) guitar with single-coil bar "Charlie Christian" pickup with a Gibson EH-185 amplifier. Musicians and date unknown (a priori early fifties). The label on the vibraharp reads "Joe Burton Trio", the pianist is Joe Burton (from Chicago too). Unknown bass player. Ronnie Singer also played vibraharp so it's possible that he played them in this orchestra.